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Les organistes des Andes

L’étude des hymnes religieux en quechua serait incomplète

si elle ne prenait pas en compte les musiciens qui par générations successives se s'ont transmis cette musique, à savoir les organistes ou les maîtres de chapelle. Jusqu’au milieu du XXe siècle, le maître de chapelle dirigeait le groupe de musiciens d’église ; il était la pièce indispensable dans l'organisation musicale du chœur de la Cathédrale de Cusco d’où s’élevaient les chants liturgiques destinés à la prière officielle des heures canoniques. Cette répartition de tâches est en vigueur depuis le XVIIe siècle. Dans son Volcabulario (1608) González Holguín incorpore les néologismes quechua « Taquik taquicamayok » pour désigner le cantor [chanteur] et « Taquiycamayoc taquiyachak » pour désigner le músico de officio [musicien professionnel], ainsi que les vocables « Taquiytayachachik » pour signifier sa mission de « Músico maestro » [maître musicien] et « Taquichantay camayoc » pour le définir comme « componedor de musica » [compositeur de musique]

 

Les maîtres de chapelle firent usage d’un répertoire musical varié comprenant non seulement les hymnes grégoriens d'usage liturgique mais aussi des hymnes et des villancicos en langue quechua basés sur le même style musical que le répertoire profane. Les chants religieux en quechua dominaient dans la pratique. Et si le répertoire profane était destiné à un domaine différent de l'expérience sociale, c’est-à-dire hors du culte catholique, ces deux répertoires partageaient

une forme musicale commune.

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